Revenons sur un événement qui a fait la “une” de notre newsletter et qui est paru dans de nombreux médias : l’Université de Nantes a gagné un Emmy Award !
Quelles étaient les problématiques scientifiques qui nous ont menés à cette récompense ?
Citons d’abord quelques mots sur l’équipe. Il s’agit de travaux de recherche coordonnés par Patrick Le Callet, professeur des Universités au sein de l’équipe IPI, accompagné de :
- Lukas Krasula, post-doctorant LS2N/IPI (ancien doctorant IRCCyN/IVC), et aujourd’hui chercheur chez Netflix,
- Yoann Baveye, ingénieur de recherche Capacités,
- Suiyi Ling, ingénieur de recherche Capacités (ancien doctorant LS2N/IPI)
- et Jing Li, post-doctorante LS2N/IPI (ancienne doctorante IRCCyN/IVC)
en collaboration étroite avec la cellule iXpel de Capacités.
Ces recherches font bien sûr écho aux activités menées dans l’équipe IPI – antérieurement IVC – depuis de nombreuses années, en interdisciplinarité et suivant les idées visionnaires de Dominique Barba, premier Professeur recruté à l’IRESTE (qui formera Polytech Nantes avec l’ISITEM et l’ESA IGELEC en 2000) et ex directeur-adjoint de l’IRCCyN, aux côtés de Jean-François Lafay.
La problématique générale est l’utilisation de tests subjectifs (évalués par des utilisateurs) réalisés sur des contenus multimédia (images fixes ou vidéo) pour optimiser des algorithmes de compression des images. Les algorithmes existants ont de nombreux paramètres ; la question est de choisir la meilleure configuration pour minimiser la quantité de données utilisée (à stocker ou à transporter) tout en maximisant la qualité d’expérience utilisateur.
Ce qui fait l’originalité des travaux récompensés ici, c’est l’utilisation de l’IA (principalement du deeplearning) pour booster les différentes étapes du processus :
Ce projet est aussi original par d’autres aspects. En grande partie financé via des fonds collectés par la Fondation de l’Université de Nantes, le projet est complètement orienté “open innovation” et a bénéficié de collaborations / échanges avec d’autres acteurs, universités américaines et géants du numérique, travaillant dans ce même cadre d’innovation ouverte. Les résultats sont tous directement disponibles en open source pour toutes les communautés. Ils ont bénéficié d’une tribune sur des démonstrateurs à très grande échelle, sur tous les continents, et ont de fait séduit et été adoptés par quasiment tous les ingénieurs travaillant dans le domaine de la diffusion multimédia.
Ce circuit court entre recherche – innovation jusqu’à faire partie de la boîte à outils de tous les ingénieurs du domaine est singulier.
Au-delà de leur aspect philanthropique, les travaux portent d’autres belles valeurs, adressant des objectifs de développement durable, notamment la réduction de l’empreinte carbone de la diffusion numérique, mais aussi de limitation de l’exclusion numérique en favorisant la diffusion des contenus culturels (et pas seulement ceux de Netflix) sur des infrastructures réseaux à débit limité.
Il reste encore beaucoup à faire, notamment pour les contenus générés / produits par le grand public, qui nécessitent de nouvelles recettes (respectueuses notamment de la confidentialité). Mais d’autres dons arrivent, donc à suivre !…
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NB : Retrouvez tous les articles et interviews dans la rubrique “revue de presse” de la LS2News.